MY O'BE MAG N°4

The Zoo ART ! BE unique ... BE surprised ...

Quel est votre coup de cœur artistique du mois de février ?
Sans aucun conteste, nous avons été subjugués par le style unique de Symon, un artiste peintre américain qui est installé à Bali depuis plus de vingt. Il se définit comme étant « the american balinese artist » le plus balinais des peintres américains. Il consacre son talent à la peinture de portraits et paysages balinais, qu’il revisite de manière totalement inédite, tant dans la forme que dans les couleurs. Nous sommes allés à sa rencontre, dans son atelier. C’est un passionné qui fait vivre chacune de ses œuvres dans un lieu, une ambiance.

En quoi est-ce inédit ?

Il est un des premiers peintres à avoir osé réinterpréter la vie balinaise. Pour lui, l’art est politiquement incorrect. Dans ses peintures, il joue sur les proportions qu’il réinvente, caricature les traits de visages balinais, manie à la perfection les couleurs et joue avec des décors fantastiques. Son style est unique, il est « Symonesque » comme il aime le souligner. Toutefois, le génie de Symon est de réussir cette fantaisie tout en restant dans le vrai et la justesse des émotions que l’on ressent lorsque l’on vit à Bali. Il joue avec les formes, mais pas les sentiments et, bien au contraire, il les sublime. Son univers est fantastique mais pas frivole, humoristique mais de bon ton et suggestif, sans être vulgaire.

Comment qualifierez-vous sa peinture ?

La classifier serait le restreindre. Cependant, si l’on devait l’identifier, on pourrait dire que c’est le Andy Warhol de Bali. Il détonne par ses mélanges originaux de couleurs et par son audace. Son art est vraiment unique et reconnu dans de nombreux pays où il expose. Il a par ailleurs fondé son propre musée, qui lui est entièrement dédié, le Zoo Art, qui vous plonge immédiatement dans son univers. Sa visite vous transpose dans un univers fantastique à la Lewis Carroll, tel « Alice aux pays des merveilles ». Une chaise disproportionnée, un vase énorme, de gros boutons de couture, des fleurs surréalistes, … C’est une expérience où vous vivez les œuvres, vous ressentez, vous expérimentez. Symon réussit à vous faire vivre ce même voyage des sens lorsque vous regardez ses peintures.

Un interlude et une parenthèse enchantée assurés …

Symon, dans son atelier, signe la peinture « Coca-Cola Boy » vendue par My O’BE

Clotilde Canova dans l’atelier de peinture de Symon, à Bali

 

Fêtes de Galungan et Kuningan ? Noms étranges et pourtant fêtes magiques qui s’étendent de janvier à février sur l’île. Les incontournables de la vie balinaise que My O’BE aime partager avec vous …

Les fêtes de Galungan et Kuningan ont lieu partout dans l’île, au même moment, tous les 210 jours, puisqu’elles suivent le calendrier balinais, le Pawukon, qui est un calendrier lunaire.
La fête de Galungan, dure 3 jours, en l’honneur de la création de l’univers, et de la victoire du bien sur le mal. À cette occasion, tout le monde rentre dans son village familial pour honorer les dieux et les ancêtres qui, selon la croyance, descendent vers les temples familiaux. Dix jours après, Kuningan est fêté et vient clôturer les festivités.
Mais d’où vient l’origine de cette fête ? on vous explique cette belle légende balinaise …
Il y a très longtemps, plus de mille ans, le roi Mayadenawa régnait sur Bali. Il était considéré comme étant cruel et avait interdit aux Balinais de célébrer leurs dieux et leurs ancêtres. Le dieu Indra eut pitié d’eux et décida de descendre sur terre leur porter secours avec ses soldats. Seulement Mayadenawa riposta, et, fort de ses puissants pouvoirs, il empoisonna une source d’eau qui rendit malades tous les assaillants. Heureusement, lorsqu’Indra s’en aperçut, il sut en créer une autre aux pouvoirs curatifs. Plus tard, Mayadenawa, espérant échapper à la troupe d’Indra, se transforma en poulet (manuk), en légume (timbul), en feuille de palmier (busung), en un genre d’escargot (susuh) puis en ange (bidadari). Chacun des lieux de l’île où il s’est transformé en a gardé le nom : Desa Manukya, Desa Timbul, Desa Blusung, Desa Penyusuhan…
Puis comme il ne parvenait pas à les duper, il s’est changé en pierre, mais Indra qui l’avait encore découvert a transpercé la pierre avec une flèche magique. Ainsi, il est parvenu à tuer Mayadenawa, dont le sang, en s’écoulant le long de la montagne, a formé la rivière Pekerisan. Depuis cette époque, pour Galungan, les balinais invitent les dieux et leurs ancêtres à venir sur terre fêter la victoire d‘Indra. Quelques jours avant cette date, de magnifiques « penjors » jalonnent les rues. Ce sont les longues tiges de bambou magnifiquement décorées qui se terminent en forme arrondie. Elles symbolisent le mont Agung.
Les dieux et les ancêtres vont rester dix jours, jusqu’au jour de Kuningan, qui est aussi une grande fête. Pour la célébrer, les balinais ornent les temples de tissu jaune (kuning) qui est la couleur de la beauté, et rendent hommage à Mole Mole, le dieu balinais des bijoux. Le lendemain, c’est le jour dit « Manis Kuningan », où les balinais rendent visite à tous ceux qu’ils aiment et leur apportent des douceurs, des gâteaux, des fruits…
Les Penjors dans les rues d’Ubud

Enfin, pour clôturer cette édition féerique, My O’BE vous présente sa rencontre avec la « reine » Janet de Neefe …

 

Janet de Neefe… comment vous la décrire ? Difficile. Tellement polyvalente, pluridisciplinaire et tout simplement douée dans tout ce qu’elle fait. Celle que l’on surnomme « La Reine de Bali » mérite amplement ce titre honorifique : Hôtel, café, bar, restaurant, vêtement, décoration de maison, boulangerie-pâtisserie, cours d’art, livres, peinture et enfin festivals, telles sont les activités dans lesquelles Janet de Neefe, professeur d’histoire de l’Art à la base, excelle ! Illustre personnalité hors du commun que My O’BE se devait de vous présenter.

De gauche à droite, Clotilde Canova et Janet de Neefe. Entretient exclusif !

 

Janet, pourquoi Bali ?
La première fois que je suis venue à Bali, c’était avec mon père, il y a maintenant 35 ans. Je suis australienne, originaire de Melbourne, et pour moi, venir à Bali était un rêve. Mon père était imprimeur et il a dû faire des économies durant plusieurs mois pour m’offrir ce voyage. Je suis tout de suite tombée sous le charme de cette île. Puis j’ai rencontré un balinais originaire d’Ubud, Ketut. L’histoire qui suit va vous paraître féerique, mais elle est pour moi, très naturelle: j’ai décidé de m’installer à Bali, puis me suis mariée avec Ketut, j’ai donné naissance à quatre enfants et nous avons eu la chance de monter plusieurs activités florissantes à Ubud. Simple non? …mais j’avoue que je suis probablement bénie des multiples dieux qui règnent sur cette île !
Pouvez-vous nous parler de vos activités à Ubud?
Mon premier restaurant, Lilies, fut créé en 1987. Je l’ai monté avec mon mari en étant totalement novice dans le métier de la restauration. Ma belle-mère est une excellente cuisinière et, quand vous êtes mariée avec un balinais, s’intéresser à la bonne cuisine n’est pas une option, c’est une nécessité. J’ai donc laissé légèrement de côté, durant trois ans, ma passion pour l’art et la peinture (Janet a une formation de professeur d’histoire de l’Art et peint) pour prendre des cours et me former au maximum à la cuisine balinaise. J’ai découvert un véritable art balinais qui est devenu une passion. Très vite, j’ai décidé d’ouvrir un endroit où l’on pourrait découvrir la culture locale tout en ayant une impression de salon de thé « détente et boutique à l’occidentale ». C’est ainsi que le Casa Luna est né en 1992, en plein centre d’Ubud. On peut savourer la fameuse tarte au citron revisitée par mes soins tout en se promenant dans la boutique « The emporium » dédiée à l’art de la table et la décoration de maison ou prendre aussi un verre au « bar Casa ». Là encore, j’ai eu beaucoup de chance, le succès fut immédiatement au rendez-vous. J’ai donc très vite eu l’opportunité d’ouvrir un autre restaurant : L’Indus, avec une cuisine plus sophistiquée et une vue magique sur Ubud. Quelques temps après, j’ai ouvert mon hôtel, le Honeymoon qui est également mon lieu de résidence.

 

Vous avez également d’autres passions et de multiples centres d’intérêt. Notamment la littérature …
Absolument. En 2003 j’ai publié mon premier livre Fragrant Rice où je présente mes plus belles recettes balinaises. Suite au succès rencontré par cet ouvrage, j’ai eu envie de poursuivre sur la voie littéraire en créant, en 2004, le Ubud Writers & Readers Festival, festival où les écrivains du monde entier se réunissent. Gérer un festival, cela demande beaucoup d’énergie…il se trouve que j’en gère deux ! Le Food Festival est également un événement que j’ai la chance d’animer et ce, afin de faire davantage connaître la cuisine indonésienne. C’est une cuisine méconnue alors même qu’elle est aussi vieille que le monde. Elle n’a rien de fastueux, de fastidieux ou d’ambitieux, tout ce dont vous avez besoin, c’est d’un mortier, d’un pilon, d’un couteau, d’un wok, d’un fouet et de quelques braises… mais le résultat est fabuleux !
Une de vos recettes fétiches Janet ?
Le Tempeh ! (ou encore le tempe, que l’on prononce tempé). Il est fabriqué à partir de graines de soja jaune. Là encore, c’est un ingrédient indonésien méconnu. Il contient pourtant de multiples vertus. Son goût évoque les arômes de champignon, de noix et de levure. Il est riche en protéines d’origine végétale, pauvre en lipides. On peut le cuisiner de plusieurs façons. J’adore la version avec la sauce tomate et piments!
On veut découvrir cette recette Janet !

Alors je vous invite à venir en cuisine. Yukde, ma chef cuisinière, va tout vous expliquer !

Fin de ce délicieux moment et début d’un second temps fort : notre rencontre avec Yukde. Sa bonne humeur contagieuse, son professionnalisme et son humour ! Elle maîtrise à la perfection le tempeh à la tomate … on vous guide dans les étapes de la recette : 

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Merci à Yukde, Janet de Neefe et toute l’équipe du Casa Luna pour ce superbe moment !

Vous voulez poursuivre l’aventure culinaire avec Yukde ? Nous lui avons consacré une rubrique spéciale sur my-obe.com (rubrique Art to BE). Nous vous attendons également sur notre site internet pour voir les magnifiques œuvres de Symon que nous vous proposons. Cliquez ci-dessous !

VOIR LES ŒUVRES DE SYMON